Et non, Le Wax n'est pas africain !
- 21 oct.
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Dernière mise à jour : 23 oct.

Le wax n’est pas un tissu africain mais un tissu hollandais, fabriqué en hollande.
En 1799, la Hollande possédait plusieurs colonies en Indonésie. Les révoltes incessantes qui s’y déroulaient la poussèrent à recruter et à former des mercenaires sur les côtes d’Afrique de l’Ouest où elle possédait déjà quelques comptoirs commerciaux. C’est ainsi que les hommes du royaume Ashanti, situé en Côte-de-l’Or, l’actuel Ghana, sont partis combattre à Bornéo et à Sumatra. Ils en sont revenus en 1836 avec des malles remplies de batiks indonésiens.
Ces tissus eurent un succès fulgurant aussi bien auprès de l’aristocratie ghanéenne qu’auprès de tout le peuple ashanti.
Le pagne batik, créé grâce au procédé indonésien d’impression des motifs à la cire, allait bientôt acquérir la même valeur que l’or dans toute l’Afrique de l’Ouest pour s’étendre à tout le Continent et servir de monnaie.
La 1ère machine permettant de reproduire la technique du batik de façon semi-industrielle s’est appelée « La Javanaise ». Et le Batik désormais fabriqué en Hollande vendu en Afrique sous le nom de « Batik Africain » dans un premier temps, a été dénommé plus tardivement « wax « en référence à sa technique de fabrication.
Le 2 octobre 2009, L'UNESCO a officiellement reconnu le batik - erit ("batik tulis") et estampillé ("batik cap") comme Chefs-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité de l'Indonésie
Le pagne africain est donc la rencontre de plusieurs cultures et de leurs savoir-faire. D’un côté, l’Indonésie grâce au batik et aux motifs javanais, et de l’autre l’Afrique à travers les pagnes traditionnels comme le kenté ou le bogolan dans lesquels le pagne moderne puise encore son inspiration.
Dans les années 50, les Nanas-Benz du Togo sont devenues les premières grossistes du « wax hollandais » en achetant chez les fabricants européens pour revendre dans toute l’Afrique.
Leur notoriété s’est développée grâce aux Ghanéennes, Ivoiriennes, Béninoises faisant le voyage à Lomé pour acheter les ballots de tissus en provenance de Hollande, à l’arrivée des cargaisons par bateau pour le redistribuer en morceaux (pagne) sur les marchés de l'Afrique de l'Ouest !
Les femmes africaines ont contribué à donner ses lettres de noblesse au Wax, tissu venu d’ailleurs en le portant avec fierté et élégance !
Mais les véritables tissus africains sont le Bogolan du Mali, le Faso dan Fani du Burkina Fasso, le Samakaka de l’Angola, le Kenté du Ghana, le Sheweshwe d’Afrique du Sud, le Kokoi de l’Afrique de l’est et bien d‘autres encore, fierté des différentes cultures africaines et savoir-faire traditionnel des tisserans depuis des siècles.
Aujourd’hui, l’arrivée des fabricants chinois sur les marchés a dénaturé la qualité de ce merveilleux tissu, qui ne déteint pas, ne passe pas au soleil et est pratiquement inusable.
On peut facilement reconnaitre une copie : le « Wax » n’a ni endroit ni envers puisque la teinture se fait dans la masse.
Retournez le tissu pour en vérifier la provenance…



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